Au cours de sa vie, le Dr Pressel a reçu très peu de reconnaissance pour son travail, de la part de ses collègues. Une exception importante fut la doctoresse bavaroise Gretl Stritzel. Elle montra un intérêt réel et vint travailler au cabinet du Dr Pressel durant plusieurs semaines d'affilé, à plusieurs reprises, durant les dernières années de vie du Dr Pressel, et apprit ainsi son protocole de massage thérapeutique. C'est grâce à elle que l'idée de donner des cours de massage émergea vers 1975.
Le Dr Pressel trouvait difficile de laisser ses patients pour faire de la formation et ne se sentait pas capable de consacrer à cela plus d'une semaine à la fois. Sinon, il était plus qu'heureux de partager la thérapie qu'il avait développée. Pour lui le massage représentait un moyen de diagnostiquer, soigner et faire de la prévention. Il considérait que c'était une mission de transmettre ce massage, car il avait prouvé son efficacité quand aucune, ou très peu d'autres thérapies étaient disponibles.
Quand on observe que de nombreux remèdes anthroposophiques, homéopathiques et naturels sont considérés comme inefficaces alors que des patients souffrent des effets secondaires de plus en plus nombreux de médicaments allopathiques, ou que des médicaments allopathiques ne sont simplement plus tolérés, notre "simple" choix de traitement acquiert une nouvelle importance. Le Dr Pressel commentait cela de la manière suivante : "Il peut y avoir des situations où nous n'avons que nos mains comme moyens de traitement, alors il faut qu'il y ait suffisamment de gens qui sachent quoi faire avec elles". Peut être que dans un futur pas si lointain, même les produits pharmaceutiques ne nous seront plus utiles.
A partir de 1977 environ, plusieurs cours d'une semaine et plusieurs week-end eurent lieu. Le Dr Pressel enseignait, Lies Pressel et Gretl Stritzel l'assistaient. Les participants étaient des thérapeutes professionnels, des pédagogues curatifs et des femmes au foyer qui voulaient prendre soin de leurs familles. Le nombre de participants était entre six et douze, ce qui est encore requis aujourd'hui, afin de rendre possible le lien très intime nécessaire à l'enseignement des nuances et des progressions délicates et essentielles des mouvements, ce qu'il est impossible de superviser dans des groupes plus importants. Ces cours eurent lieu durant les trois dernières années de vie du Dr Pressel et durant la phase terminale de son combat contre le cancer. Il termina son dernier cours une semaine avant sa mort.
En raison du leadership du Dr Pressel, de sa forte présence, de sa concentration sur "l'ici et maintenant", personne, durant sa vie, ne se préoccupa de ce qui se passerait pour le développement de formation en massage après sa mort et quels seraient les problèmes auxquels on pourrait s'attendre. Sa mort en 1980 créa une grande confusion car rien n'avait été préparé ni discuté auparavant. Lies Pressel lui demanda sur son lit de mort s'il voulait qu'elle continue la pratique du massage, ce qu'il confirma avec un vigoureux hochement de tête (il n'était plus capable de parler).
Lies Pressel fut rapidement sollicitée par "ses" patients et continua le travail qu'ils avaient commencé ensemble dans un petit cabinet de massage privé. Peu à peu elle découvrit combien elle avait absorbé en elle-même des compétences et connaissances du Dr Pressel au fil des ans, ce qu'elle était maintenant capable de donner par elle-même.
Depuis plusieurs années, Gretl Stritzel avait déjà son propre cabinet où elle faisait aussi du massage. Après la mort du Dr Pressel, c'était de la plus haute importance pour elle de continuer immédiatement le développement de la formation en massage. Pour Lies Pressel c'était trop tôt ; ainsi à partir de ce moment, elle et Gretl Stritzel se séparèrent. Le développement du massage se poursuivit en suivant deux courants distincts qui parfois se séparaient, parfois avançaient parallèlement. Comme souvent avec ce type de différences et de ramifications, le monde environnant était quelque peu confus concernant ce qui se passait pour le massage.
